Un épisode mondial de blanchissement, le quatrième depuis 1998, s’étend depuis deux ans à travers l’Atlantique, le Pacifique et l’océan Indien. 70 à 90% des coraux pourraient disparaître dans une planète 1,5°C plus chaude qu’à l’ère préindustrielleDans ce contexte, un rendez-vous international majeur, la troisième conférence des Nations-Unies sur l’Océan, est organisé en juin prochain, visant à protéger la biodiversité, à limiter la pollution et à encadrer l’exploitation durable des ressources marines. Le Cluster Maritime Polynésien y participera. À moins de deux mois de cette conférence, le militant écologiste Jason Temaui Man commence à parcourir l'île de Tahiti pour alerter sur les menaces qui pèsent sur l’océan et fédérer un large mouvement de mobilisation pour la protection de l'océan en Polynésie française.

 

 

# L'épisode massif de blanchissement des coraux en cours depuis deux ans ne cesse de battre des records et près de 84% des récifs de la planète sont désormais endommagés, menaçant de tuer ces écosystèmes indispensables à la vie marine et à des centaines de millions de gens.
Les coraux sont très vulnérables à la hausse des températures de l’eau. Or celles des océans du globe se maintiennent depuis 2023 à des niveaux inédits, sous l’effet du réchauffement climatique. Conséquence de cette surchauffe et de l’acidification des mers, provoquées par les émissions de gaz à effet de serre de l’humanité, un épisode mondial de blanchissement, le quatrième depuis 1998, s’étend depuis deux ans à travers l’Atlantique, le Pacifique et l’océan Indien. " Entre le 1er janvier 2023 et le 20 avril 2025, un stress thermique synonyme de blanchissement a touché 83,7% des récifs de la planète " , a indiqué l’Agence américaine d’observation océanique et atmosphérique (NOAA) dans sa dernière mise à jour publiée lundi. Plusieurs scientifiques, réunis par l’Initiative internationale pour les récifs coralliens, alertent mercredi dans un communiqué sur l’ampleur de l’épisode en cours. (…) Environ un milliard de personnes dans le monde vivent à moins de 100 km de ces récifs et bénéficient, au moins indirectement, de leur présence. Ces « superorganismes animals » abritent une faune immense, font vivre des millions de pêcheurs, attirent une forte activité touristique mais protègent aussi les littoraux des dégâts des tempêtes en servant de brise-lames. Néanmoins, 70 à 90% des coraux pourraient disparaître dans une planète 1,5°C plus chaude qu’à l’ère préindustrielle, soit le climat attendu par les scientifiques au début des années 2030. (…) 2024 a été l’année la plus chaude jamais mesurée sur les continents comme à la surface des océans. Et le rythme de réchauffement des océans a presque doublé depuis 2005, notait en septembre l’observatoire européen Copernicus. Ce réchauffement s’explique en majeure partie par le fait que les océans ont absorbé depuis 1970 « plus de 90% de l’excès de chaleur du système climatique » provoqué par les gaz à effet de serre émis par l’humanité, selon le Giec, les climatologues mandatés par l’ONU.

Le blanchissement mondial des coraux bat record sur record (TNTV)

# Un océan menacé ?

Pour rappel : À la fin du mois de mars, des représentants d’une vingtaine de pays du Pacifique et du triangle polynésien se sont retrouvés à Tahiti pour une semaine d’échanges qui a débouché sur “l’Appel à l'action des Peuples du Pacifique, Te Reo O Te Moana, pour la protection de l'océan”.Voir Menace sur la préservation d’un vaste sanctuaire marin situé au beau milieu du Pacifique (AvA-Infos) 22 avril

À l’opposé de cette démarche, le président américain Donald Trump a signé, jeudi 17 avril, un décret visant à ré-autoriser la pêche commerciale dans un vaste sanctuaire marin situé au beau milieu de l'océan Pacifique. La décision de rouvrir cette aire protégée suscite une vive inquiétude parmi les scientifiques et les défenseurs de l’environnement *. Voir Création d'une commission d’enquête sur les ressources naturelles du fenua (AvA-Infos)

 

Réunis en assemblée générale, les acteurs du Cluster Maritime Polynésien ont dévoilé cette semaine de bons chiffres pour le secteur : plus de 80 milliards de francs de chiffre d’affaires en 2023. Dans ce contexte porteur, la Polynésie a été sélectionnée par l’ONU pour la prochaine conférence sur l’Océan du 9 au 13 juin à Nice.
Après New York et Lisbonne en 2017 et 2022, la France accueillera en juin la troisième conférence des Nations-Unies sur l’Océan. Un rendez-vous international majeur, visant à protéger la biodiversité, à limiter la pollution et à encadrer l’exploitation durable des ressources marines. Cette année, la Polynésie y occupera une place importante. D’abord, dans la zone grand public où les associations et acteurs locaux animeront des conférences. Mais surtout, dans la zone bleue. Un espace réservé à un public averti et notamment aux chefs d’États. Sur les plus de 600 candidatures, le projet polynésien a retenu l’attention de l’ONU. L’opportunité de glaner des financements, nerf de la guerre. « Cet événement, on va l’organiser grâce au soutien de la Tetiaroa Society et de l’Agence Internationale des Fonds Marins, explique Etienne de La Fouchardière, secrétaire général adjoint du Haut-commissariat […] Cette représentativité, c’est aussi le fruit d’une dynamique portée sur le territoire par le cluster maritime polynésien. Une entité qui rassemble depuis dix ans tous les acteurs de l’économie bleue. (…)

Les fonds marins polynésiens et le SWAC attirent l’attention de l’ONU (TNTV)

À moins de deux mois de la Conférence des Nations Unies sur l'Océan, le militant écologiste Jason Temaui Man parcourra l'île de Tahiti. Une marche symbolique qu'il effectuera chaque jour, du 28 avril au 8 juin. L'objectif : alerter sur les menaces qui pèsent sur l’océan et fédérer un large mouvement de mobilisation pour la protection de l'océan en Polynésie française.
Dans le cadre de la troisième Conférence des Nations Unies sur l'Océan (UNOC) prévue à Nice du 9 au 13 juin 2025, Jason Temaui Man lance une mobilisation citoyenne à Tahiti pour impliquer les Polynésiens et polynésiennes dans la protection de l'océan. Cette nouvelle campagne rejoint les actions de la Coalition Océan, un mouvement citoyen regroupant plus de 170 ONGs, associations, entreprises et personnalités publiques de tous horizons unis derrière un but commun : pousser les pouvoirs politiques à agir. Le militant écologiste, qui commence à se faire connaître au niveau national, parcourra donc l’île de Tahiti tous les jours du 28 avril au 08 juin, pour fédérer et alerter sur les menaces qui pèsent sur l’océan. (…)

Protection de l'Océan : pendant plus d'un mois, Jason Man parcourra Tahiti à pied