La gestion du traitement des eaux usées du grand Papeete doit changer d'opérateur, de la SEM Te Ora no Ananahi à la communauté de communes Te Porionu'u :  ce qui n'est pas sans créer une polémique ; À Punaauia, les casses se multiplient sur l’émissaire sous-marin qui évacue les eaux usées de la commune de la côte Ouest avec pour défi pour la SEM Vaitama de réussir à maintenir le service public d’assainissement pour les administrés raccordés, tout en menant à bien les travaux ; À Faa'a, le maire Oscar Temaru souhaite faire "d'une pierre deux coups" avec la société américaine NESCO spécialisée dans la mise en place de projets de production d'énergie durable : en transformant les déchets de la commune en pétrole... ; En attendant, plus de 30 tonnes de déchets polluant le parc Vairai, à Punaauia, ont dû être ramassée par des bénévoles  (association Mama Natura et agents communaux) pour l'en débarasser ; Et à Tautira, ce sont des volontaires du RSMA qui ont mené une opération de nettoyage sur la plage et aux alentours de la mairie.

 

 

# La gestion des eaux usées à Papeete changera de direction l'an prochain. La Société Economique Mixte Te Ora no Ananahi, qui se charge actuellement du traitement des eaux usées de la capitale passera la main à la communauté de communes Te Porionu'u, qui regroupe les communes de Papeete, Pirae et Arue. Mais le dispositif ne plaît pas du tout à Tauhiti Nena, membre du conseil municipal de Papeete.
C’est une situation inconcevable pour Tauhiti Nena, membre de l'opposition au sein du conseil municipal de Papeete. Selon lui, depuis la création de la communauté des communes Teporionu’u en 2023, Pirae et Arue n’ont toujours pas financé le traitement des eaux usées. Selon lui, Papeete a injecté plus de 7 milliards de francs depuis la création de la Société Economique Mixte (SEM) Te Ora no Ananahi qui pilote la station d'épuration depuis 2008. "Si on part sur la communauté des communes, chaque commune devrait mettre 2 milliards. C'est inadmissible que les autres communes aient autant de poids que Papeete alors qu'elles n'ont rien investi pour le moment ". s'agace Tauhiti Nena.
(…) Du côté de la majorité du conseil municipal de Papeete, la communauté des communes Teporionu’u est perçue comme une aubaine pour le traitement des eaux usées. En effet, cette cohésion devrait permettre d’augmenter le nombre de clients souhaitant traiter leurs eaux, explique Jules Ienfa, 9e adjoint au maire de Papeete. (…) En attendant, ce sont les restaurateurs qui grimacent. La facture liée au traitement des eaux usées est évalué à 97 francs le m3 d'eau usée.

Papeete, Pirae et Arue ensemble pour traiter les eaux usées, le dispositif ne plaît pas à tout le monde (Polynésie 1ère)

À un an des municipales, le conseiller et candidat déclaré à Papeete tire la sonnette d’alarme sur la Société d’économie mixte locale Te ora no anannahi, chargée de l’assainissement à Papeete. Une Sem « menacée » par un transfert de compétence vers la communauté de communes Teporionu’u, formé avec les mairies de Pirae et Arue. L’opération pourrait fera perdre à la capitale le contrôle de cet « outil stratégique », et le fruit de ses lourds investissements, dénonce le leader de Papeete to’u oire. Il pointe une répartition du pouvoir « déséquilibrée » au sein de la Comcom, et des conséquences néfastes pour les administrés de Papeete. (…) Un « changement structurel » est en cours, selon Tauhiti Nena, qui dénonce le transfert de la compétence à la communauté de communes Teporionu’u, regroupant depuis 2023 Papeete, Pirae et Arue. Une transition qui inquiète le leader de Papeete to’u oire, qui fait de cette problématique le premier cheval de bataille de sa campagne électorale. L’élu de la capitale, qui revendique onze années au sein du conseil d’administration de la Seml, n’est pas d’accord avec les choix faits par Michel Buillard, le maire de Papeete et sa majorité. (…)

Tauhiti Nena ne veut pas « brader » la station d’épuration de Papeete (Radio 1)

 

# À Punaauia, les casses se multiplient sur l’émissaire sous-marin qui évacue les eaux usées de plus de 20 000 habitants. Réparé une nouvelle fois la semaine dernière, il devra encore tenir jusqu’à la fin de l’année, le temps que son remplaçant – un tuyau plus solide, long de 1,4 km – soit installé. Un chantier qui « avance bien » sur le site de Bel air, comme l’explique le président de la Société d’économie mixte Vaitama, contrôlée par le Pays. Dans le même temps, la station d’épuration de Matatia bénéficie d’une modernisation pour gagner en capacités et en efficacité.
Dix ans après les premiers audits pointant l’usure prématurée de l’émissaire sous-marin de la Sem Vaitama, qui traite les eaux usées de plus de 20 000 habitants à Punaauia, les incidents se multiplient. La dernière casse, survenue jeudi dernier, est réparée depuis vendredi selon Nicolas Bertholon, le président de la société d’économie mixte contrôlée par le Pays. Mais le long week-end pascal n’a pas permis de lever l’arrêté d’interdiction de baignade et d’activités nautiques. (…) l’actuel émissaire, qui dégage au large les effluents déjà traités de la station, a prouvé à plusieurs reprises sa fragilité ces deux dernières années. Installé au début des années 2000, conçu pour durer une cinquantaine d’années, il n’en aura attendu qu’une quinzaine pour montrer ses limites. (…). le vrai défi pour la Sem, c’est de réussir à maintenir le service public d’assainissement pour les administrés raccordés, tout en menant à bien les travaux. (…)

La Sem Vaitama condamnée à « prendre son mal en patience » avant le nouvel émissaire (Radio 1)

Pour rappel, une rupture sur un émissaire d'eaux usées à Punaauia : Eau et feu: retour sur deux cas de pollution (AvA-Infos) 23/02/25

 

 

# Le maire de Faa'a Oscar Temaru a reçu dans son bureau ce vendredi 25 avril des représentants de la société américaine NESCO spécialisé dans la mise en place de projets de production d'énergie durable. En transformant les déchets de la commune en pétrole, Oscar Temaru espère tendre vers la souveraineté énergétique, encore faut-il que ce projet fasse ses preuves.
"Je suis sûr que les autres communes viendront voir comment on fait par la suite ", se vante déjà Oscar Temaru. Le maire de Faa'a en est convaincu, il a trouvé la solution miracle pour réduire les déchets de sa commune. En plus, ces déchets seront transformés en énergie, du pétrole, qui pourra être utilisé à Tahiti et revendu aux compagnies aériennes par exemple. "Les sociétés seront ravies d'acheter du pétrole produit de façon durable", indique Jason Davies, l'un des managers de NESCO (Native Energy Services Company). C'est en tout cas la promesse que 3 des managers de la société californienne NESCO, spécialisé dans la mise en place de projets de production d'énergie durable au sein des tribus amériendiennes, sont venus apporter ce vendredi 25 avril au tavana de Faa'a. (…) "C'est une nouvelle approche", explique Oscar Temaru, "le Tavini est aux affaires du Pays, c'est à nous de trouver des solutions." Faa'a est la seule commune qui n'est pas rattachée à Fenua Ma, le service de gestion des déchets à Tahiti. Elle est donc libre de les recycler comme elle le souhaite. "On produit 50 tonnes de déchets par jour et il y a de la place pour les industries ", détaille le maire de la commune.

Oscar Temaru a-t-il trouvé la solution miracle au recyclage des déchets et à l'indépendance énergétique en même temps ?

(…). Trois représentants de la Native Environmental Services Company (Nesco), accompagnés par l’ex-agent consulaire américain Christopher Kozely, ont rencontré ce vendredi le maire de Faa’a Oscar Temaru et lui ont proposé de réaliser une étude de faisabilité pour l’implantation d’une usine de valorisation des déchets. (…). L’idée est de répondre à deux problématiques du fenua : l’enfouissement des déchets et le prix élevé de l’énergie. Pour les Américains, les déchets sont moins un problème que « de l’argent qui attend d’être créé ». Même les bouteilles en plastique qui sont expédiées en Asie et les pneus qui sont envoyés en Nouvelle-Zélande (ou qui finissent dans la baie de Vaitupa) pourraient être traités ici, assure Nesco. (…) Trop beau pour être vrai ?  « Il faut trouver des solutions », répond le maire de Faa’a. Et s’il reconnaît que plusieurs entreprises sont déjà venues au fenua parler de projets similaires depuis 40 ans, pour lui c’est surtout la défense des intérêts en place qui fait obstacle à l’innovation. Mais aujourd’hui « la différence c’est que c’est nous qui sommes aux affaires du Pays ». Il projette d’organiser en début de semaine prochaine une rencontre avec Moetai Brotherson et Warren Dexter, ministre en charge des énergies. « On peut démarrer par Faa’a parce que Faa’a ne fait pas partie de Fenua Ma, Faa’a est libre ». Les trois consultants vont passer une semaine en Polynésie, et espèrent donc signer un protocole d’accord pour la realisation de cette étude, qui devra vérifier quelles technologies peuvent être mises en œuvre, et quels sont les gisements exploitables de déchets, y compris ceux qui pourraient être rapatriés des îles, pour déterminer l’échelle du projet et proposer un calendrier.

Carburants durables, bioplastiques, engrais… Oscar Temaru ręve de valoriser les déchets de Faa’a (Radio 1)

 

# La pluie n’a pas découragé la cinquantaine de bénévoles et agents communaux de Punaauia venus nettoyer les abords du Parc Vairai samedi. Une énième action de dépollution qui aura atteint des records. « Pour l’instant, 76 tonnes ont été collectées et on a encore d’autres bacs qui reviendront pour la collecte », confiait sur place Tania Manea Lyau, 3e adjointe au maire, en charge des services environnementaux. « Il y a eu deux bacs de 20 tonnes et un bac qui est en cours de remplissage de 36 m3, donc 36 tonnes ». Un triste constat que l’adjointe au maire attribue non pas à un manque de communication, mais à un manque de civisme. (…). Si cette action de nettoyage cible principalement ce dépotoir improvisé, Agnès Benet biologiste marin et fondatrice de l’association Mata Tohora avait pour mission de repérer les déchets sous l’eau, à quelques mètres seulement d’une plage très fréquentée. Car la nuisance de ces déchets ne s’arrête pas aux portes de la nature.  (…) Loin des podiums, Herehia Sanford, Miss Heiva, et Temanava Domingo, Miss Tahiti, ont participé spontanément à cette action. Malgré ce triste constat, elles veulent croire en prise de conscience des futures générations. (…) Pour la coordinatrice de l’opération, cette action est un éternel recommencement au vu des montagnes de déchets encore collecté sur ce site par ses bénévoles. Un espace de plusieurs hectares appartenant pourtant au Pays. « Je voudrais m’adresser au pays, parce que le pays, ça fait plus d’un an que je n’arrête pas de les solliciter pour leur expliquer la situation insoutenable par mes communications via les réseaux sociaux. Et ils ont fait la sourde oreille, clairement », lance Adeline Yvon, fondatrice de Mama Natura. (…). L’association ne baisse pas les bras et invite d’ores et déjà les administrés de la commune de Papara le 10 mai prochain pour une session de ramassage de déchets dans le quartier Lucky.

Plusieurs dizaines de tonnes de déchets retirés au Parc Vairai  (TNTV)

 

 

# Une cinquantaine de volontaires du Régiment du service militaire adapté de Polynésie française (RSMA-Pf) et leurs encadrants ont mené une opération de nettoyage sur la plage et à la mairie de Tautira, ce mercredi matin. Cette action citoyenne s’inscrit dans le cadre de la formation militaire initiale axée sur le savoir-être.
Le RSMA se rend régulièrement à Tautira pour effectuer des stages de trois jours dans le cadre de la Formation militaire initiale (FMI). Depuis lundi, 47 jeunes volontaires stagiaires répartis entre deux sections étaient sur place avec leurs encadrants. Issus de différentes communes de Tahiti et des îles, ils ont pu approfondir leurs compétences sur le terrain. (…) Les stagiaires ont donc consacré quelques heures au nettoyage du parc et de la plage de Tatatua suite aux fortes pluies, mais aussi de la mairie, où des petits travaux de peinture ont également été effectués sous les regards agréablement surpris des usagers. (…) Au total, le RSMA dispense une trentaine de formations en faveur de l’insertion socioprofessionnelle, à découvrir plus en détail ce samedi 26 avril lors d’une journée portes ouvertes à la caserne Broche de Arue.

Le RSMA en action citoyenne à Tautira (Tahiti Infos)